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Photo du rédacteurMarc THOMAS

Chemins tortueux du bonheur

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Dans la série Respirer les vacances, voici la 5ème partie que j’intitule :

Les chemins tortueux du bonheur.

 

Après les premières émissions de cette série, des auditeurs et lecteurs me disent :

C’est bien beau de parler du bonheur quand on respire les vacances !

Mais comment être heureux quand nos vies sont irrespirables ? 

Le malheur ou le drame, l’échec ou l’accident, la rupture ou la trahison,

l’injustice ou le rejet, le désespoir ou la dépression, les conflits ou la guerre,

l’agression ou la violence, la domination ou la soumission…

Tout ça nous fracasse au quotidien, et vous osez nous parler de bonheur !

 

J’écoute et j’accompagne quotidiennement des personnes qui traversent toutes ces épreuves, des personnes qui se sentent victimes ou coupables, et je sais le poids insupportable du malheur.

 

Je traverse moi-même des ruptures, des rejets, des temps de dépression où la vie semble ne plus avoir de sens, et je sais par expérience les déchirures du désespoir et les risques de dérapage en violence contre l’autre ou contre moi…

 

Alors, dans toutes épreuves destructrices, il est où le bonheur ? Il est où comme le chante Christophe Maé ? Et qu’est-ce qui fait dire aussitôt à Christophe Maé qui n’ignore pas les épreuves humaines et les drames de l’existence : Il est là le bonheur, il est là !

 

LE MALHEUR SUSCITE LA SOLIDARITÉ ET LA FRATERNITÉ

 

Quand survient une catastrophe,

un tremblement de terre, une guerre… destructrices et meurtrières.

Aussitôt des bénévoles, des sauveteurs de partout débarquent sur le terrain ; des cagnottes, l’envoi de nourriture et de vêtements… Le malheur déclenche solidarité et fraternité…

Chemin de bonheur solidaire et de reconstruction au milieu des dangers du monde…

 

Nous vivons dans une société où si souvent la raison du plus fort l’emporte, où les puissants semblent écraser les faibles, où la richesse des uns amplifie la pauvreté des autres, où chacun veut avoir raison et s’imposer par les violences de toutes sortes.


Et pourtant, au lieu de seulement se lamenter et récriminer, des associations défendent les droits des plus faibles, des instances de dialogue social défendent le droit et la justice, des voix s’élèvent pour promouvoir le respect et le refus de tous les racismes… Et chacun de nous peut dire non à tous les ladi-lafé et proposer le dialogue et la négociation.


Chemin de bonheur par l’amélioration du vivre ensemble dans la dure réalité des relations sociales…

 

TRAVERSER LE DRAME EN APPELANT AU SECOURS

 

Quand le malheur nous frappe, nous nous sentons seuls, souvent nous nous nous renfermons dans le silence, nous crions au fond de nos terriers, nous avons le sentiment que personne ne peut comprendre ce que nous vivons…


Et pourtant, quand nous nous tournons vers une personne de confiance, nous pouvons « vider notre sac », crier notre douleur et la déposer devant quelqu’un qui accueille et prend soin de nous, comme des parents accueillent et soignent la douleur de leur enfant…

Chemin de bonheur et d’apaisement par l’accueil, l’empathie et la confiance…

 

Quand l’injustice, le jugement ou le rejet nous blessent au plus haut point, nous risquons de retourner notre douleur vers l’autre en agression ou vers nous-même en récriminations toxiques…

Et pourtant je peux m’adresser à un proche de confiance ou à un professionnel : il va m’accompagner pour quitter les accusations contre l’autre qui m’intoxiquent, et pour prendre soin de moi, nommer ma douleur et ma blessure, les désinfecter en « mettant des mots sur les maux »


Chemin de bonheur qui cicatrise mes plaies et restaure ma dignité…

 

DES ÉCHECS ET DES ÉPREUVES COMME DES TREMPLINS

 

Quand je suis confronté à l’échec : échec à un examen ou à une promotion, échec de mes projets, désillusions sur mes aspirations, déception sur une collaboration ou une amitié… Je risque alors de me dévaloriser, de me culpabiliser, de perdre confiance en moi…

Et pourtant quand j’étais tout petit, j’ai appris à marcher grâce à mes échecs : tombé à cause de ma fragilité, je me suis relevé bien des fois, renforçant ainsi mes muscles pour tenir enfin debout. Et dans ma propre histoire, je peux sûrement décrire des échecs qui m’ont finalement permis de grandir, de me fortifier, de faire face à l’adversité… Des déceptions qui se sont petit-à-petit transformées en chances d’avoir pu choisir un autre chemin… Des projets avortés dont il a certes fallu faire un deuil difficile, mais qui ont laissé la place à d’autres imprévus et finalement bénéfiques…


Chemins de bonheur quand l’échec me fait progresser et me fortifie…

 

ÊTRE SOI AU MILIEU DES AUTRES

 

Vivre dans une société oppressante où je ne me sens pas à ma place : avoir le sentiment de n’être pas entendu, subir sans pouvoir choisir, me battre sans arrêt pour convaincre, ou me sentir écrasé par ces autres qui veulent toujours avoir raison, devoir accepter un travail qui ne me convient pas pour gagner la vie de ma famille sans pouvoir vivre ce à quoi j’aspire, être sans cesse submergé pour répondre aux besoins de mon entourage sans pouvoir faire une pause pour respirer…


Et pourtant, si je veux monter aux sommets du monde, je dois alléger mon sac de tous les poids inutiles et parfois embaucher des porteurs pour me soulager… Dans les poids qui me submergent, il y a certes des incontournables… Rien ne m’empêche d’appeler à l’aide et de trouver un Simon de Cyrène pour m’aider à porter ma Croix… Mais beaucoup des poids que je porte sont des devoirs pas toujours nécessaires que je me donne à moi-même, des injonctions parfois exagérées que je me fais, des limites que je ne m’autorise pas à respecter… J’ai tellement peur de ne pas savoir remplir mes devoirs auprès des autres… J’ai tellement peu confiance en moi que je cherche toujours à avoir une bonne image de moi-même… Jusqu’à ce que la fatigue me conduise à la défaillance, jusqu’à ce que la santé me rappelle à l’ordre, jusqu’à l’accident qui m’arrête… Il faut parfois ces « stop » brutaux pour me faire découvrir que le monde a continué à tourner sans moi… Un dicton nous rappelle que « les cimetières sont remplis de personnes indispensables » ! Il est temps de lâcher prise, de consentir à mes limites, de partager avec mes proches les tâches que je me suis réservé, de prendre soin de moi pour être disponible et efficace quand je choisirai de remplir mon rôle et seulement mon rôle !


Chemin de bonheur quand je me respecte et peux enfin rayonner la sérénité…

 

Tant de relations toxiques : me taire pour ne pas blesser l’autre, faire taire mes désirs pour faire plaisir à l’autre, me soumettre à la domination du conjoint ou à l’autoritarisme du chef… Et dire toujours oui car on m’a appris que « Dann oui la poin batay »,


Et pourtant, « l’esclave dit oui, l’homme libre dit non » écrit André Malraux« Dann oui la poin batay » certes, mais il y a toujours soumission. Des femmes qui subissent la violence intrafamiliale savent combien il est difficile d’oser dire non… Celles qui finissent par y arriver savent que c’est la seule solution pour sortir du cercle vicieux… De même, celles et ceux qui ont réussi à construire des relations de respect et de confiance savent à quel point c’est épanouissant pour chacun. Et celles et ceux qui cessent de vouloir avoir raison et prouver à l’autre qu’il se trompe découvrent les différences qui si souvent opposent comme autant de ressources qui élargissent l’horizon et enrichissent nos valeurs.


Chemin de bonheur où chacun peut être soi au milieu des autres et enrichir le collectif de ses ressources spécifiques…

 

LE BONHEUR EST LE CHEMIN

 

Face à toutes ces épreuves et difficultés que je viens d’évoquer, nous nous disons parfois que le chemin est long et semé d’embûches pour arriver enfin au bonheur un jour, toujours « plus tard »… Certains ont même reporté ce bonheur à l’éternité, quand nous aurons quitté cette terre de souffrance et de malheur !

 

Lao Tseu, fondateur du taoïsme et grand penseur chinois écrit ceci :

Il n'y a point de chemin vers le bonheur. Le bonheur, c'est le chemin

 

Chemin tortueux certes :

parfois il longe des précipices, des volcans ou des terrains minés…

Plutôt que nous lamenter, il s’agit de consentir…

Consentir sans nous résigner.

Consentir pour trouver sur ces chemins tortueux, les détours, les itinéraires bis, les lieux de bivouac protégés, les compagnons de route confiants et rassurants…

 

Et trouver, non pas les bonheurs de pacotille,

mais le vrai bonheur :

comme une fleur surgie des failles de la lave ou dans les interstices d’un vieux mur…

comme les troncs tordus et boursouflés font la beauté de l’arbre…

Chemin tortueux du bonheur :

certes il nous décoiffe et nous décape

mais il nous fait plonger jusqu’à nos ressources profondes,

comme autant de pépites enfouies à découvrir…

 

Le vrai bonheur :

le bonheur des Béatitudes

que Jésus propose aux petits, aux pauvres, aux blessés de la vie…

Nous y reviendrons dans une prochaine émission.

quand la bousculade finit par susciter l’apaisement…

quand l’épuisement finit par susciter le repos…

quand les tiraillements qui écartèlent finissent par susciter l’alignement qui unifie…

quand les vides vertigineux finissent par susciter la plénitude lumineuse…

Cliquer sur l'image pour écouter le chant




Marc THOMAS

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