JO1-Comme une renaissance
L'appel d'air des Jeux Olympiques Paris 2024
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Les JO étaient-ils une parenthèse enchantée ? Oui !
Mais j’ai aussi la conviction que cette parenthèse enchantée peut transformer notre regard sur la société et nos rapports sociaux.
Je voudrais vous partager cette conviction que l’esprit des JO peut être durable si nous le voulons, et je le ferai en 2 émissions :
- d’abord aujourd’hui nous remémorer le bien-être et le renouveau vécus pendant ces Jeux et continuer à le déguster et à le digérer.
- et dans la prochaine émission : comment traduire l’esprit olympique par-delà les Jeux, en l’incarnant dans notre quotidien ?
COMME UNE RENAISSANCE
Quelqu’un a écrit : Nous avons vécu des moments suspendus, éphémères… qui laissent en nous quelque chose d’incandescent. Sceptiques au début, une majorité de français est très vite entrée dans la danse, s’est laissé entraîner, jusqu’à une ferveur populaire.
Dans notre pays fracturé, habitué aux discours de rejet et d’exclusion, qu’avons-nous vu ?
Des sportifs de tous pays, de toutes cultures et de toutes religions qui concourent ensemble, dans le respect des règles, dans le respect de l’adversaire qu’on prend dans ses bras à la fin du combat…
Des gradins remplis d’un public conquis qui se met à communier et à partager, public chauvin pour les équipes nationales, mais publics applaudissant aussi les sportifs des autres nations et leurs exploits et soutenant les perdants.
Public diversifié et capable au quotidien de s’ignorer ou de s’agresser mais ici réuni dans un enthousiasme partagé.
45 OOO volontaires si appréciés dans leur disponibilité souriante au service des spectateurs
Un karaoké géant à la cérémonie de clôture avec des athlètes de tous pays et 70 000 spectateurs mêlés, foule multicolore d’un monde rassemblé…
Des services publics si souvent décriés, des politiques qui habituellement s’affrontent se rejettent, ici réunis et collaborant à la réussite d’une œuvre commune…
Nous pourrions poursuivre cette liste : elle manifeste un sport fédérateur qui a créé cohésion, adhésion, et fraternité festive.
Si cet engouement fut si fort, ce n’est pas seulement à cause des athlètes, c’est aussi parce que le peuple de notre pays parfois si bousculé et si éreinté avait un besoin urgent de retrouver une telle énergie positive. Besoin urgent, au milieu des fracas du monde, d’exprimer et de vivre des valeurs de respect, de fraternité, d’ouverture à toutes les différences. Car ces valeurs reflètent bien mieux ce que nous sommes que la violence, les récriminations, les accusations et les rejets. Besoin urgent d’assumer ces valeurs et de créer ainsi un esprit de communion.
Le Président du Comité d’organisation de Paris 2024, Tony Estanguet, l’a très bien décrit :
Du jour au lendemain, le temps s’est arrêté et toute une nation s’est mise à vibrer. Du jour au lendemain, Paris est redevenu une fête et la France s’est retrouvée. (…) On se voyait comme un peuple d’irréductibles râleurs, on s’est réveillés dans un pays de supporteurs déchaînés qui ne veulent plus s’arrêter de chanter.
Oui c’est bien d’une renaissance qu’il s’agit : renaissance d’un nouveau visage positif de notre peuple et de notre pays ; renaissance de l’espoir et de l’enthousiasme ; renaissance de la cohésion et d’une forme de communion ; renaissance d’un regard constructif et festif. Bien sûr sans nier les difficultés qui demeurent, ni les dangers qui menacent ! Mais renaissance de l’espoir de savoir faire face aux grands défis du vivre ensemble comme les organisateurs et participants aux JO ont fait face ensemble au défi de cette manifestation exceptionnelle.
Je vous invite ici à vous mettre à l’écoute, de Thomas Bach, le Président du CIO, dans son discours à la Cérémonie de clôture :
Vous nous avez montré toute la grandeur dont l’humanité est capable. Durant toute cette période, vous avez vécu en paix, tous ensemble sous le même toit du Village Olympique. Vous vous êtes ouverts les uns aux autres, vous vous êtes respectés, même lorsque vos pays étaient divisés par la guerre et les conflits. Vous avez fait naître une culture de paix. Vous avez été ainsi un exemple pour des milliards de personnes dans le monde. Merci de nous avoir fait rêver. Merci de nous avoir permis de croire en un monde meilleur pour tous.
Nous le savons, les Jeux Olympiques ne peuvent créer la paix. Mais ils peuvent créer une culture de la paix qui inspire le monde. Voilà pourquoi j’appelle chaque personne qui partage cet esprit olympique à incarner cette culture de la paix au quotidien.
Je souhaite aussi vous partager trois réactions lues dans le Journal La Croix :
D’abord Lilian Thuram, ancien footballeur Champion du Monde en 1998, déclare ceci :
Cette cérémonie a montré l’image d’un pays ouvert, d’une société multiculturelle, qui a encore quelque chose à dire au monde sur les questions de liberté, d’égalité et de fraternité. (…) Qu’est-ce qu’être français ? C’est une identité ouverte et généreuse. Cette question est en permanence en débat et nous devons continuer à débattre, parce que certains, au contraire, défendent une identité figée et fantasmée. Vivre en société, c’est justement être confronté à des visions différentes.
Ensuite un journaliste de « La Croix », Jean-Christophe Ploquin, dans l’éditorial du 13 août :
Là où dominaient la colère, le conflit, le ressentiment, elle s’est reconnue rayonnante, accueillante, enthousiaste, capable de performances sportives et organisationnelles exceptionnelles. On rêverait que la classe politique en tire des leçons. Oui, les Français se retrouvent largement dans une vision généreuse de la société incluant ses nombreuses diversités. Oui, la mobilisation des services publics, l’audace créatrice, le courage dans l’effort ont permis de sortir le grand jeu. Cette réussite est un désaveu pour les discours déclinistes et ceux qui entretiennent la stigmatisation de l’autre, la peur de l’avenir, l’égocentrisme. Elle est aussi une leçon en matière de leadership : c’est un collectif qui a gagné, grâce à une pluralité d’institutions et d’acteurs qui ont su unir leurs efforts, avec exigence et confiance.
Et pour terminer cette phrase du journaliste Arnaud Alibert :
Les JO nous réapprennent que le chauvinisme sportif et la fierté du drapeau tricolore ne sont jamais si intenses que lorsqu’ils ouvrent à l’accueil de l’autre et qu’ils célèbrent ceux qui sont forts sans écraser.
Les chrétiens de Radio Arc en Ciel me diront peut-être que je n’ai pas parlé de Dieu ni de la foi dans cette émission. Alors, réécoutez ou relisez le texte de cette émission, et demandez-vous ce qui « sent bon l’Evangile » dans ce que j’ai pointé. Demandez-vous si les valeurs citées ne sont pas au cœur de l’Evangile. Demandez-vous si la renaissance d’un visage de notre société plus humain, plus respectueux et plus solidaire ne ressemble pas à l’homme voulu à l’image de Dieu. Relisez, dans les Actes des Apôtres au chapitre 2, le récit de la Pentecôte et des foules de tous pays et de toutes langues rassemblées à Jérusalem, de leur enthousiasme de se comprendre et de vivre ensemble ce même événement : je vous invite à y découvrir des harmoniques avec ce que nous avons vécu aux Jeux olympiques…
Chers amis chrétiens, habituez-vous à ce que le langage de la foi ne soit pas d’abord un langage sur Dieu et sur le Ciel, mais un langage sur l’homme, sur le peuple et ses valeurs vécues au quotidien… puisque c’est là que le Dieu des chrétiens est incarné, puisque c’est au cœur de la vie humaine que le Dieu de l’Evangile se révèle..
Dans la prochaine émission, nous verrons comment il est possible très concrètement d’incarner l’esprit olympique dans notre vie quotidienne.
Marc THOMAS
Vous pouvez télécharger ici la 2ème partie de cette émission (à partir du 31/08/2024) :
L’appel d’air des JO : 2. VIVRE L’ESPRIT OLYMPIQUE AU QUOTIDIEN
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