Vivre l'Evangile au cœur du monde
Je voudrais aujourd’hui donner la parole aux auditeurs et entrer en dialogue avec eux.
Mon émission s’appelait avant : « Dieu de tous les jours ». Depuis qu’elle est devenue « Parole semée, paroles partagées », deux auditeurs m’ont interpelé.
Les auditeurs prennent la parole
L’un d’eux m’a dit :
Ici on est sur une radio chrétienne. Pourquoi avez-vous supprimé le mot « Dieu » dans votre titre ? Il ne faut pas avoir peur de parler de Dieu !
Merci de cette question. Pour moi, dans le titre « Dieu de tous les jours », l’accent était mis sur « tous les jours ». Car depuis que Dieu s’est fait humain, c’est au « tous les jours » des hommes que Dieu se donne à rencontrer : « Venez à moi, vous tous qui ployez sous le poids du fardeau… (Mt 11, 28) Et moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde (Mt 28, 20 ». Jésus rencontre ses contemporains au désert, sur le lac, dans les tempêtes, dans leurs maladies ; Il va manger chez les pécheurs et meurt entre deux bandits… Tous les jours !
Alors pourquoi avoir abandonné le titre « Dieu de tous les jours » ?
Ecoutez Delphine, ingénieure et chargée de cours à l’Université : Cliquer pour écouter Delphine
J’entends d’ici certaines personnes qui pourraient être scandalisées par ce que dit Delphine, pensant qu’elle pourrait confondre le vrai Dieu avec « l’Univers » ou « l’Energie ». D’autres diront qu’il ne faut pas confondre un acte de foi avec du développement personnel. C’est tout-à-fait exact, même si le développement personnel conduit souvent des personnes à chercher le sens de leur vie et en qui ou en quoi ils peuvent croire pour vivre mieux.
Mais Delphine dit que le mot « Dieu » peut être un obstacle pour des personnes qui ne croient pas, et pour d’autres qui ont pu être blessées par un accueil refusé dans l’Eglise ou par le comportement de certains chrétiens. J’ai donc choisi de retirer le mot « Dieu » du titre de mon émission, non pas pour éliminer Dieu, mais pour rejoindre toutes celles et tous ceux qui y sont allergiques, mais qui sont en quête de sens et de valeurs : c’est à eux que je souhaite m’adresser en premier, parce que je crois que l’Evangile peut être éclairant au cœur de leurs recherches, parce que c’est vers ceux-là que Jésus allait en priorité…
Une autre auditrice m’a demandé pourquoi je parlais peu de la prière, de la louange, et de toutes les célébrations à l’Eglise.
Les chemins de la foi
Pour répondre à cette question, je vous propose d’écouter une partie d’un Podcast que j’ai trouvé sur Facebook, grâce à une story Facebook de Tony Hély qui anime le groupe de prière Bezatha. Ce podcast est une interview de Estienne Rylle qui se définit comme « un artiste multifacette spirituellement engagé dans une quête de sens ».
Ecoutez : Cliquer ici pour écouter Estienne Rylle
Vous pouvez retrouver l'interview intégral sur le sur le compte Instagram de Sébastien Corn :
dans une collection de podcast intitulée « La Messe créative » :
Ebauche de Marc
Dans cet interview, je retrouve totalement ce qui m’inspire dans ces émissions « Parole semée, paroles partagées » :
d’abord cette phrase d’Estienne Rylle : Nous croyons trop souvent que la seule chose que les gens ont besoin, c’est d’aller à l’Eglise. Mais les gens ont surtout besoin que l’Eglise aille vers eux.
Et surtout cette rencontre entre Jésus et la Samaritaine : ce n’est pas elle qui demande à Jésus : Donne-moi à boire. C’est Jésus qui rejoint la soif de cette femme méprisée qui vient à la source, et c’est lui, Jésus, qui demande à cette femme de lui donner à boire.
Plutôt que de vouloir toujours attirer les gens vers nous et vers nos églises, aller vers le monde, non pour dire aux hommes ce qu’ils doivent croire ou faire, mais pour aller rejoindre les hommes dans leurs soifs, dans leurs misères, dans leurs espoirs, dans leur génie, dans leurs aspirations, dans leurs créativité… et retrouver au cœur de ce monde-là ces pépites d’Evangile vécues par les hommes de ce temps.
L'Évangile : « Allez dans le monde entier ! De tous les peuples faites des disciples »
Non pas rester entre eux comme avant la Pentecôte quand la peur du monde les maintenait enfermés entre eux, mais aller au cœur du monde, non plus seulement dans le peuple choisi des croyants, mais aller au cœur du monde et « de tous les peuples faire des disciples ».
Le Pape François : L'Église est appelée à sortir d'elle-même pour aller jusqu'aux périphéries, pas seulement les périphéries géographiques, mais aussi les périphéries existentielles : là où réside le mystère du péché, de la douleur, des injustices, de l'ignorance et du mépris du religieux et de la pensée, là où résident toutes les misères.
Il me semble donc urgent que les chrétiens se rappellent que la foi chrétienne ne se vit pas d’abord dans les églises ni même dans la prière ou la louange. Puisque la foi chrétienne se vit d’abord au cœur du monde, la liturgie, la prière, la louange sont comme les repas dans nos journées : des moments pour se nourrir et se retrouver ensemble, et ainsi retrouver l’énergie nécessaire pour aller chacun à sa vie quotidienne, au milieu des hommes de ce temps, car c’est là que se joue le salut auquel nous croyons.
Marc THOMAS
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